Flashback...
Y'a un peu plus de trois ans, j'arrivais a Agen sous un ciel couvert et gris. Un fond d'air froid, et une mauvaise humeur que je tente de refouler. je ne savais pas que j'allais m'engager dans le métier qui allait me rendre dingue. Un métier qui allait me faire passer des nuits blanches, un métier qui me ferait me gratter de partout. Un job cependant que je kiffe quand même un peu... Puisqu'il m'en apprend encore sur l'humain, un truc qui vous prend aux tripes, et qui vous fait battre le coeur, quand ça commence a être un peu chaud... Un endroit qui me fera prendre conscience, mais pas toujours, de ce qu'est la solidarité entre collègues. Ou on passe en une fraction de seconde du rire aux larmes, et de la détente la plus totale a la plus grosse panique.
je suis ce que vous appelez un gardien de prison. Vous avez certainement un mauvaise image de moi. La preuve quand je vous dit quelle est ma profession, vous me dites "ça doit pas être facile...". Vous vous imaginez certainement que je me trimballe avec une matraque... Vous vous imaginez que je suis aigri... Vous vous imaginez peut-être que je picole... Vous avec peut-être pas toujours tord... Mais vous n'êtes jamais dans l'exacte vérité...
Ce métier, je l'aime le lundi pour le détester le mardi... Pourquoi? parce qu'un ensemble de choses et bon nombre de faits vous font soit péter une pile, soit vous donne envie d'y retourner... C'est comme ça... Parce qu'il faut y être, il faut le vivre pour le comprendre vraiment. Les journées longues en détention, les prises de bec avec la "population placée sous main de justice". Les transferts et leur longues routes. Les nuits au mirador... Je suis, j'ai, j'appartiens à ce système. Non pas que j'en sois fier, mais sachez que je n'en ai pas honte. Si je n'y étais pas, quelqu'un le ferait à ma place.
Je vais essayer d'alimenter ce blogue en texte. En histoires... En faits... En vécu...
Je ne suis, ni juge, ni juré, ni bourreau. Ne le soyez pas non plus.
